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 mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours (Riley)

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Lucifer
Lucifer
Prince de l'Enfer
•  Prince de l'Enfer •

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mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours (Riley) 2dgu6g2



MessageSujet: mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours (Riley)   mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours (Riley) EmptyVen 22 Avr - 18:19

Les poumons du métro exhalent un souffle fétide. Les trottoirs chauffés par le soleil libèrent des fantômes d'urine et de merdes canine. Les pigeons ont l'air d'avoir été plongés dans l'essence puis passé au sèche-cheveux. Manhattan. Un endroit comme il les aime.

Il avait mit plus de quatre heures à arrivé jusqu'à sa destination. Les quarante minutes passées dans les escaliers menant à chaque bouche de métro destinées à lire chaque graffitis, renifler chaque odeur, toucher et goûter ce qu'il trouvait avaient été des crochets conséquents dans sa promenade.
Les quelques petites bourgeoises occupées à s'abîmer les collants pour prier firent une drôle de tête en voyant ce grand dadais puant, les mâchoires animées d'un lent mouvement de mastications, les dents tachées, le tout baigné d'une haleine à la puanteur capiteuse.

Il s'accordait une petite pause après une ballades des moins banales dans le monde matériel, à l'église du Saint-Sacrement. S’octroyant même le plaisir d'un petit boulot qui s'approchait plus du passe-temps : le père Sanchez en tête à tête avec Emilio, neuf ans. Remplissez les blancs vous-même.
Ce genre de relations enfant-adulte ne présentait plus de difficulté pour lui : simple routine. Dis donc l'abbé, tu n'as pas l'impression que le gamin .... Oh il exagérait un peu, mais à se stade pouvait-on vraiment parler de tentation ? Le père Sanchez, saint patron soufflant des mains crochues et des faciès suants, vacillait au-dessus de la boue; quand un petit coup de pouce (son petit coup de pouce) l'y a précipité, il s'y est vautré avec un manque d'imagination confondant. Pathétique.
L'odeur d'Emilio, le cul en l'air, monta jusqu'au Diable, assit sur les bancs de l'église, face à l'autel, entre deux petites vieilles (à une distance tout de même non négligeable, pour ne pas être indisposées par l'odeur). L'incident posait certainement en ce pauvre enfant des fondations fort utiles. L'influence de Lucifer s'étendait de manière exponentielle, ce qui était la beauté de son oeuvre.
La père Sanchez, brûlant de honte, raccompagna un petit Emilio au cul meurtrit jusqu'au vestibule. Les yeux écarquillés, embaumant la peur musquée et l'aigre dégoût.
Personne ne les a aperçu, mais Lucifer flairait leur présence. L'odeur du foutre mélangée à celle de l'encens sacré lui provoqua un rire hystérique. Les petites bourgeoises lui jetèrent un regard sombre et s'il n'avait pas été de si bonne humeur il aurait très certainement répondu avec quelques paroles crues et immatures (Le pigeon du Très-Haut, Gabriel, le lui reprochait souvent). A la place il partit se retirer dans la nef pour l'équivalant immatériel de la cigarette postcoïtale.
Il ne se passait absolument rien quand Lucifer arrivait dans les églises. Les fleurs ne se flétrissaient pas, les statues ne se sont jamais mises à pleurer du sang, aucun orge ne joue de façon spontanée ... Quelques petites allergies liées au pain et au vin consacrés ou à l'aura glacée du tabernacle mises à part, il était sans doute aussi à l'aise dans la maison de Papy que la plupart des humains.
Ah, il fallait qu'il pense à acheter des cigarettes. Il n'avait trouvé que des paquets vides dans les poubelles du gosse décoloré. Apparemment la petite salope avait bien prit soin de terminer de s'empoisonner les poumons avant d'avaler ses pilules magiques. Ingrat.

Manhattan. Nerfs à vif et désirs exacerbés. Putes à varices défoncées vomissant dans les caniveaux, flics ripoux, méchants manucurés, starlettes du porno chrétien, mensonge, avidité, égocentrisme, politique. Sa chapelle Sixtine personnelle.
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