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 Hickory dickory dock...

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Jeremiah D.
Jeremiah D.
Ange de la mort
•  Ange de la mort •

✽ livres : 45
Date d'inscription : 15/04/2016
Localisation : Près de ta dépouille.


Hickory dickory dock... 2dgu6g2



MessageSujet: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyVen 15 Avr - 3:08


- Jeremiah D. -

"I'm not afraid of death; I just don't want to be there when it happens."


- Carte d'identité -


Dure journée, n'est-ce pas ? Se faire faucher par un bus... C'est pas facile. Qui je suis ? Permets que je me présente, mon ami. Je suis Jeremiah, je serais ton guide, à travers l'outremonde. L'Agent et l'ange de la Mort. C'est moi qui officie à New-York, depuis quelques années. C'était plus pratique de former un Américain à ce poste-là, tu me diras... Oui, je sais, je fais jeune. Ne t'y méprends pas. Je suis 10 fois plus âgé que toi. Le métier d'Agent de la mort ? Oh, c'est plutôt cosy. J'ai un train de vie assez aisé. Quand on est mort, c'est le bon plan, je peux te le dire. Et j'ai quelques privilèges. Une bonne mutuelle, l'immortalité, la tranquillité du métier... Ah ? Je ressemble à qui ? Je dirais plutôt que c'est Andrew Scott qui me ressemble...

- Caractère -

Loin des codes de la société, loin des besoins et des désirs mortels, Jeremiah est un être mystérieux à définir et inaccessible pour la plupart des vivants. Sa vision du monde est pure et sans influence sociale. Ses opinions dérivent souvent vers un cynisme à faire peur. Son rapport à la mort est si singulier qu'il appréhende la vie avec un nihilisme exacerbé. Son recul aux choses matérielles semble lui offrir une sagesse tacite. Son calme lui donne des airs de vaches sacrées. Et sa compréhension du monde et de l'après-vie lui octroie une autorité indiscutable. C'est dans son regard et dans ses discours arrogants que l'on comprend tout le processus de déshumanisation qui a fait de lui l'être impersonnel et sociopathe qu'il est devenu. Jeremiah ne connait aucune compassion, aucune empathie. Il est incorruptible, impartial et cruel. Si le sadisme ne fait pas partie de ses vices, son manque de clémence fait souvent de lui un être détesté et méprisé. Jeremiah ne s'attend pas à ce que l'on comprenne son point de vue. Il ne s'attend pas à ce que les hommes oublient leur instinct primaire pour réfléchir aussi froidement qu'il le fait. Alors, Jeremiah ne s'attend pas à être aimé. Sait-il parfaitement quel sentiment de dégoût et de répugnance il inspire aux autres et cela lui convient parfaitement. Avoir des amis ne fait pas partie de ses projets. Il fait son travail, le fait pour la pérennité de l'espèce humaine. Et tant pis si ses représentants sont cons comme des anchois.

Pourtant, aussi solitaire soit-il, Jeremiah a été habitué à toujours être accompagné, à posséder un compagnon de misère. Aussi, le poids de la solitude n'est pas un fardeau qui lui plait à porter. Mais, incapable par sa propre nature de se lier avec les vivants, Jeremiah a développé une forte tendance au voyeurisme. Se plait-il à observer les humains dans leur malheur, leur bonheur et s'attendrir, comme on s'émeut face à un feuilleton à l'eau de rose. Jeremiah peut bien répugner son humanité, il reste un grand romantique dans l'âme et un être festif et grandiloquent.

C'est ainsi que de vieux relents de sa vie viennent s'éclater contre ce flegme absolue qui fait son charme. Son vocabulaire est fleurit d'expressions heureuses, ses interlocutions, bien que monotones, restent toujours très amusantes et son humour, d'un noir très foncé, s'il vous plait, se gage d'être absolument discutable et subversif au possible. Les petits surnoms qu'il donne à chacun ne sont jamais bien accueillis. Entre mielleries et vulgarités, Jeremiah donne du fil à retordre pour qui voudrait s'adapter à sa conversation. Et bien qu'il trouve un grand plaisir à agir dans la plus parfaite banalité - il aime lire, manger, regarder la télévision, envoyer des snapchats,... Tout ce que fera l'ange de la mort restera à des kilomètres des normes délimités par la société vivante. Car, en dépit de tous ses efforts pour faire semblant, Jeremiah sait qu'il n'en fera jamais partie et qu'il ne voudra jamais en faire partie. Et ce seront les plus fins observateurs qui comprendront que sa chiche manie à imiter les hommes n'est qu'une moquerie railleuse envers eux et la plus parfaite expression de sa misanthropie.

- Physique -


Jeremiah n'est pas bien grand. Pas bien imposant. Passe partout, conventionnel. Sa démarche est droite. Son attitude est noble. On pourrait presque le penser figé. Une statue. Son visage reste d'une impassibilité de marbre. Sa peau est froide. Ses traits sont durs. La première impression qu'il offre de lui est une grande douche froide, sans excès, aseptisé et inodore. Son passage à travers les foules grouillantes de monde ne laisse aucune trace, jamais aucun souvenir. Une pâle figure, un spectre à travers la vie. Et toujours affublé du même costume que l'on porte aux mariages, aux enterrements et aux entretiens d'embauche, parfaitement taillé et finement ordinaire, Jeremiah semble sortir tout droit du MiB. Ou du FBI. Tout dépendra de ce que vous vous reprochez.

Pourtant, Jeremiah possède cette nonchalance puérile et presque innocente qui enrage. Les épaules lâches, les attitudes toujours décontractées, le sourire toujours assuré, Jeremiah ne manque pas de confiance en lui et ça se voit. Parfois la sucette à la bouche, une casquette colorée sur la tête ou de grosses lunettes de soleil toutes rondes, Jeremiah aime choquer par des détails d'extravagance que l'on ne peut pas oublier. Si le remarquer parmi la foule relève du véritable talent surnaturel, une fois qu'on l'a vu une fois, il est impossible d'oublier ses rictus moqueurs, ses expressions de cynisme puantes et ses attitudes railleuses. Jeremiah sourit, s'attendrit ou s’énerve parfois. Mais, ses traits ne se tirent jamais en de grandes grimaces pleines d'émotion. Ses lèvres s'incurvent subtilement. Ses sourcils dansent avec paresse. Ses yeux parlent sans jamais bouger.

Cependant, en dépit de cette dégaine sereine, en dépit d'une attitude que n'inspire jamais aucune menace, aucune agressivité, quelque chose en lui effraie ou terrifie. Une aura macabre et sinistre qui plane au-dessus de sa tête et qui laisse un amer goût d'avoir échappé à un sort tragique. Son regard, d'abord doux et bienveillant pour ceux qui ne s'y attardent pas, est puissant, carnassier et vide. Il est dangereux de s'y perdre, au risque d'être contaminé par une démence sous-jacente que seul Jeremiah maîtrise. Les confrontations avec l'ange de la Mort ne laissent jamais vraiment intactes. Et lorsque le soleil frappe fort, lorsque l'on remarque son petit nœud noué, les plus observateurs remarqueront son ombre qui s'étend loin derrière lui. Et cette forme étrange. Cette immense paire d'ailes qu'on ne peut deviner qu'aux jours les plus ensoleillés et qui le surplombe.


- Ma vie irl -


Par la barbe de Merlin, je dois encore me présenter ? Je pensais que vous me connaissiez déjà. Mh, trêve de modestie. Du coup, pour le pseudo, ce sera Peh'nPi (à prononcer Pé-ène-Pi). Je garderai mon nom et prénom pour moi, si ça ne vous dérange pas. Je suis originaire de Marseille mais je fais actuellement mes études à Montpellier (ou presque). J'ai cherché des forums un peu libre où jouer un ange de la mort et évidemment... C'est sur un forum de Sybline où je trouve mon bonheur. Je crois que c'est vraiment la qualité que j'aime le plus das tes forums : La liberté sur la création du personnage. Voilà, voilà... J'espère que mon personnage saura s'intégrer malgré son côté un peu... Solitaire. Du reste, merci d'avoir lu ma fiche ! J'ai hâte de jouer avec vous !


Codage de © Sybline



Dernière édition par Jeremiah D. le Dim 17 Avr - 2:01, édité 6 fois
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Jeremiah D.
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Ange de la mort
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Hickory dickory dock... 2dgu6g2



MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyVen 15 Avr - 3:10


- Your Story ! -



Le ciel est gris. Les ombres bougent comme le reflet de la mer, en été. Le vent est sinistre. Un homme se tient droit, sans appréhension et marche d'un pas rapide entre les HLM silencieux de New-York. Aucune vie, ni âme de vient perturber sa marche funèbre sauf, peut-être...

- Attendez !

Derrière lui, le jeune garçon peine à suivre la cadence. Il s'essouffle et ce paysage de mort ne lui inspire rien d'agréable. Il sent tout autour, malgré lui, les regards macabres qui se posent sur lui, dans l'ombre des ruelles vides. L'homme en costume se retourne. Le visage impassible. Il tente un sourire sans conviction et continue de marcher. Ils n'ont plus beaucoup de temps.

- C'est ça, l'Enfer ?

Pas de réponse. Le garçon rattrape son guide et se penche pour mieux voir ses traits immobiles.

- On va continuer à marcher longtemps, comme ça, sans se parler ?

Rien. Le garçon soupire et se remet derrière le pas de son interlocuteur. Leur traversée au milieu de la jungle urbaine continue dans un silence de mort. Au loin, une grande porte étend ses bras de fer tout autour de la ville, comme une enceinte infernale que nul ne peut franchir.

- Mon travail s'arrête ici, Matthew. Au-delà, derrière cette porte, se trouvent les limbes. Je suis navré de ne pas pouvoir t'accompagner plus loin mais ce bout de chemin, tu devras le traverser seul, comme un grand. Si tu as été sage, on devrait t'attendre de l'autre côté. Du reste, je n'ai aucune idée de comment ça va se goupiller pour toi, mon bichon. Surtout, ne te retourne pas, ne revient pas sur tes pas et ne tente jamais de revenir. Tu ne serais pas le premier à rester bloqué ici à jamais... Je t'assure, l'errance éternelle, c'est pas la joie.

D'un mouvement solennel et maîtrisé, Jeremiah ouvre le grand portail.

- Bonne chance, Matthew.
- Comment vous connaissez mon prénom...?

Jeremiah le fixe et s'exaspère.

- Tu t'apprêtes à faire le dernier voyage de ta vie et à découvrir l'aboutissement ultime de ton existence. Est-ce que tu es sûr que c'est le moment de me poser ce genre de question ?

Le garçon, piteux, baisse la tête. De honte ou de frustration. A ce stade de l'existence, il y a tant de questions. Si peu de réponses. Jeremiah comprend. Mais, le temps lui manque. Les mortels se multiplient. Le travail s'accumule. Quel comble serait-ce d'offrir des services d'administration dans un domaine si noble. Les accueils froids et sans saveur. Les intentions désespérés d'un fonctionnaire mal salarié. C'est un boulot de paperasse mais également d'assistance sociale. Ils viennent tous, démunis et pleins d'espérances, ces pauvres hères. Qu'a-t-il de plus à offrir qu'un voyage initiatique à travers les Hadès ? Juste un peu plus de temps, sans doute. En refermant le portail derrière le garçon, l'ange funèbre songe : il a besoin d'un assistant.

Jeremiah est né  à l'aube du XIXe siècle, au sein d'une Amérique libre et indépendante. Un discours mille fois répété qui lui semble sonner, aujourd'hui, comme un vieux running gag que l'on lâche par cynique nostalgie. De sa jeunesse, Jeremiah était un garçon studieux et particulièrement sérieux. Cependant, turbulent lorsqu'il pouvait se le permettre et dont les problèmes d'alcool auront fait sa renommée mais également sa déchéance.

Adolescent, ses parents désiraient faire de lui un intellectuel. Issus de ces classes bourgeoises méprisantes et médisantes sur les nouvelles populations qui s'implantaient un peu partout dans les quartiers ethniques, père et mère s'assurèrent de toutes leurs forces que Jeremiah ait sa place parmi l'une des plus prestigieuses universités de l'Etat. Loin des ignorants et de la criminalité. Jeremiah pencha ses intérêts vers les arts littéraires et les lettres modernes. Des ses années universitaires, il en gardera les meilleurs souvenirs.

Cependant, loin d'être aussi doué que ses contemporains, la fin de ses études se soldèrent par de désastreux échecs qui le conduisirent à rentrer au domicile familiale, la honte dans l'âme. S'ensuivit une dépression qu'il noya dans l'alcool. Il fut rapidement abandonné par ses parents lorsqu'il contracta plusieurs dettes de jeux et que l'argent manqua pour payer ses caprices. Il trouva un appartement minable où il rencontra de nombreuses fréquentations qui le poussèrent au bout des pires vices. Prostitution, drogue, arnaques, il trafiqua dans de nombreuses magouilles pour payer un loyer pourtant modique.

A force de tirer sur les limites de son corps, la maladie frappa à sa porte, sans crier gare. Jamais, il n'en parla à quiconque et la décomposition de son visage ne sembla affoler personne. Il sombra seul, malgré l'entourage qu'il avait accumulé autour de lui. A l'annonce de sa condamnation par les spécialistes, il ne revit plus aucun médecin, convaincu de n'être victime que d'une grippe dont il s'en soignerait à grands coups d'absinthe. Vers ses trente ans, Jeremiah n'était déjà plus capable de rien. Son corps l'abandonna et il s'éteignit dans son lit, entre overdose et fatigue. A son enterrement, il y eut plus de monde qu'on ne le pensait, pour un tel garçon. A regret, ses parents constatèrent que Jeremiah avait eut mille fois l'occasion d'être sauvé. Il était trop tard. On le pleura longtemps.

Cette nuit là, Jeremiah ne se souvient que des premières heures. Il se sentait léger, en se réveillant. Frais, plein d'une énergie nouvelle et réconfortante. Il se leva et songea qu'il devait être guérit. Dans une vaine entreprise, il tenta d'abord de contacter ses amis. Mais lorsqu'il sortit de chez lui, les rues étaient vides. Lorsqu'il commença à s'engouffrer dans les ruelles anormalement sombres, son esprit paniqua. Il sentait les regards posés sur lui. Il voulait appeler. Mais, il jugea cela ridicule. Il continua longtemps à marcher, sans comprendre. Alors, il rentra dans son vieil appartement. La tête pleine de questions et d'angoisses. Quand le jour se leva, qu'il aperçut le ciel sans couleur, qu'il écouta l'épais silence qui lui bourdonna les oreilles, qu'il sentait de son corps cette étrange légèreté, Jeremiah commença à avoir peur de comprendre. Dans une panique affolée, il sortit de chez lui et se mit, à défaut de passer pour un fou, à crier à l'aide. Mais, il ne reçu guère de réponse. Il courut des heures sans jamais se fatiguer. Sans jamais s’essouffler. Et quand il s'arrêta en sentant les larmes lui vriller la rétine, il entendit le premier bruit qui ne venait pas de lui. Il se retourna. Et hurla à s'en déchirer les poumons. A la vue de ces spectres, de ces abominations faires de poussières et d'os, il se mit à trembler. Elles approchèrent de lui, la scène aurait eut quelque chose de très apocalyptique, à une époque donnée. Cette frayeur, blanche et glaciale, le paralysait. Il tomba en arrière tandis que ces ombres fondaient sur lui, la gueule grande ouverte. La mort, il l'avait côtoyé des mois entiers. Mais, ce fut la première fois que sa perspective se mêlait au désespoir et à la colère. Il ferma fort les yeux. Songea à ses parents. A ses échecs. Et attendit.

Rien ne vint jamais à lui. Seulement les hurlements sinistres de ces créatures et le vent qu'elles emportèrent avec elles, dans leur fuite. Quand il rouvrit les yeux, un homme, grand et noble, se tenait face à lui et l'aida à se relever. Il se présenta par son nom. Son regard trahissait un sentiment de surprise que Jeremiah n'avait pu s'expliquer. Il s'appelait Raguel. Il était le maître de ce monde à l'abandon. Raguel prit la main de Jeremiah et sans qu'il ne vit son environnement changer, tous les deux se retrouvèrent chez lui. Dans son petit appartement.

Raguel avait la voix calme et sereine. Le regard bienveillant et l'expression sinistre. Il n'était pas spécialement beau mais il dégageait une aura d'autorité que Jeremiah interpréta comme une beauté macabre. Raguel expliqua où ils se trouvaient. Qu'il était mort et que sa date de décès n'était jamais apparut dans aucun document. Autrement, Jeremiah aurait été accueillit. Jeremiah aurait été guidé. Mais, à la place, aucune porte, aucune clef ne lui avait été donnée pour traverser les limbes et rejoindre sa destinée d'après-mort. D'un sang-froid terrifiant, Raguel expliqua que Jeremiah était coincé dans l'Outremonde, sans possibilité d'en sortir. Durant toute leur conversation, Jeremiah était prêt à croire n'importe quoi. N'importe qui. Il était prêt à croire tout ce qu'on voudrait bien lui dire car il était prêt à se réveiller n'importe quand. A la dernière annonce, il resta impassible, incapable de convenir de ce que l'errance éternelle voudrait bien dire. Raguel s'excusa platement. Puis disparut en laissant Jeremiah seul et sans véritable réponse à ses vraies questions.

L'univers figé. Silencieux. Comme éteint de toute vie. New-York ou le cimetière géant. Jeremiah resta longtemps dans sa chambre. La télévision ne fonctionnait pas. La radio n'émettait que de la neige. Son frigo était vide. Alors, incapable de supporter le calme de sa mort, Jeremiah parlait seul. Se faisait la conversation. Comme il était bon d'entendre le son d'une voix. Même de la sienne. A mesure que les jours passaient, il entendait sa propre voix sans qu'il n'eut besoin d'ouvrir la bouche. Il le sentait : La solitude le rendait fou. Mais, ces êtres, dehors. Ces ombres. Elles le terrifiaient. Parfois, il passait la tête par la fenêtre et il les voyait errer. Parfois, elles ne faisaient que passer. Parfois, elles se disputaient sans faire le moindre bruit. Qu'il est paradoxale de sentir son instinct de survie bouffer ses tripes alors qu'il était déjà mort. La question était de savoir ce qu'il se passerait. Ces ombres ne pouvaient pas le tuer. Il songea alors à ces récits bibliques qui parlaient de souffrance éternelles et de damnation. De ces descriptions apocalyptiques qu'aucun être humain ne pourrait endurer. Jeremiah hésita longtemps avant de se décider à mettre un nez dehors. Il attrapa ce qui aurait pu lui servir d'arme de fortune et motiva son courage pour travers la ruelle.

Quand le bruit de la porte claqua, il les vit toutes s'enfuir, d'abord. Mais, en approchant, il s'aperçut qu'elle ne faisait que se camoufler dans les ombres. Leur regard posé sur lui était semblable à celui d'un prédateur affamé. Il serra sa batte contre lui. Quand il sentit une force le happer, dans son dos, il se retourna et envoya un grand coup. La créature, à quelques centimètres de lui, recula de surprise mais revint aussitôt, complètement traversé par la batte, comme faite que de vapeur. Jeremiah hurla quand, avec ses doigts décharnés, elle lui attrapa le visage. Il lâcha la batte et tenta de se débattre. Il sentit ses pieds se soulever au-dessus du sol. D'autres ombres, glissantes et rapide, vinrent s'affoler autour d'eux et tourner comme des rapaces, dans une effervescence paniqué. De cette expérience, Jeremiah en garde le souvenir des hurlements d’outre tombe. De ces visions d'horreur, de cette tristesse profonde qu'il ressentit, tout au fond de son âme. Il aurait préféré mourir mille fois plutôt que de subir ça. Dans cet affolement subit, dans un dernier élan de désespoir, il leva la main. Lentement. La posa sur le visage squeletique de la créature. Qui se mit à hurler, à se tordre de douleur. Elle le lâcha. Brutalement. Et s'enfuit, se faisant accompagner de son cortège funèbre. Toutes partirent en des directions opposés et se tapirent dans l'ombre, dans d'odieux gémissements plaintifs. En tombant au sol, Jeremiah ne comprit pas immédiatement. Comme une mauvaise habitude de vivant, il mit longtemps avant de reprendre son souffle. Comme Jésus qui éloigne les démons par simple apposition des mains, Jeremiah venait de découvrir le pouvoir et l'ascendance qu'il avait sur ces créatures.

Plusieurs vinrent de nouveau à son assaut. Toujours, il lui suffisait de lever la main pour les voir s'affoler et retourner dans les ténèbres. Cette énergie qu'il libérait presque instinctivement, il ne la sentit réellement qu'après de longues méditations sur ce qu'il s'était passé. Par la suite, les attaques devinrent de moins en moins fréquentes. Jeremiah développa pour ces choses une malsaine compassion. Ces ombres semblaient intelligentes et il n'aurait pu s'expliquer pourquoi il sentait en elle une si profonde tristesse.

- Qu'est-ce c'est ?
- Des ombres. Des créatures qui furent autrefois humaines et qui ont refusées de traverser les limbes pour rester ici. Elle errent dans l'outremonde à la recherche d'âmes encore conscientes pour en absorber toutes les énergies. Ces mêmes âmes qui deviennent ensuite eux-même des ombres.
- On ne peut pas les aider ?
- Malheureusement, non. Une fois qu'une âme est devenue une ombre, elle perd toute humanité pour ne devenir qu'un amas de haine, de tristesse et de jalousie. Comme tous ceux qui n'ont pas eut la chance de faire leur traversée, elles sont condamnées à errer éternellement ici. Au bout d'un certain temps, heureusement, elles finissent par s'auto-détruire et disparaissent d'elles-mêmes quand elles n'ont plus d'âme pour se nourrir.
- Il y a beaucoup d'âmes, qui errent ici ?
- Oh ! Moins que les ombres mais, oui. Elles se cachent et trouvent le moyen de les éviter. Ou alors, deviennent d'autres créatures dont les ombres ne décèlent pas le moindre intérêt.
- D'autres créatures ? Comme quoi ? Des poltergeist ?
- Par exemple... Des dames blanches, des esprits frappeurs... Tu as aussi des créatures qui n'ont jamais été humaines. Comme les démons. D'ailleurs... Si tu rencontres un démon, n'essaie pas de lutter contre lui. Ces bestioles-là sont tenaces et tu perdrais ton temps, en plus d'attirer son attention.
- C'est pas un peu lâche ? Notre rôle, c'est pas d'aider les morts ? Si on réussi à éliminer un démon, ça reviendrait à faciliter leur transition...
- Primo, tu es loin d'avoir le pouvoir d'éliminer un démon. Secundo, on n'est pas des chasseurs de fantôme. Tu n'es pas là pour juger de l'utilité de chacune de ces créatures. D'autres instances sont là pour ça. Notre seul rôle est de nous occuper du bon déroulement de la mort de chacun. Et tu vas vite comprendre que c'est déjà bien assez.

L'outremonde est un lieu particulier. Où des années peuvent durer quelques secondes. Où un an peut durer des siècles. Un lieu où le temps n'a pas d'emprise et où soixante-secondes n'ont aucune réelle signification, pour l'esprit humain. Jeremiah erra longtemps, dans cet univers. Ce qui lui semblait d'abord n'être qu'un terrain vague lui apparut, au fil du temps, comme un macrocosme incompréhensible et à la logique insondable. Ce qui lui semblait être un macabre silence devint, pour lui, les plaintes désespérées de son âme. Marcher parmi les ombres effrayées devint rapidement une souffrance. Comme une affliction qui le rongeait. Alors, instinctivement, il se posa la question de savoir si son esprit était capable d'autres miracles que de faire hurler les seuls compagnons de sa longue errance. Dans ce monde, il découvrit que si le temps n'avait pas d'impact, il pouvait également plier l'espace. D'un clignement des yeux, il s'amusa longtemps à se téléporter de points à d'autres. La manière dont il en était capable lui échappait. Un mécanisme qui transcendait sa logique mais dont son inconscient en avait appréhendé les subtilités.

Il visita New-York sous ce nouveau jour. Jusqu'à ce que son odyssée le mène à d'autres quartiers et que sa curiosité ne le pousse à découvrir d'autres créatures. Des êtres qui l'ignorèrent, pour la plupart. D'autres qui se contentèrent de tourner un regard indifférent vers lui. De gros chewing-gum noirs, des serpents volants, des boules de lumières blanches... Il n'était pas commun de les voir et Jeremiah apprit à jouer à la chasse aux fantômes pour nourrir sa stupéfaction. Son flair lui indiquait toujours les coins les plus reculés pour les rencontrer. Sans appréhension, ni crainte. Juste avec la curiosité de l'explorateur. En dépit du silence, quelque chose d'apaisant et de serein avait calmé ses angoisses. Il ignorait s'il avait vaincu sa solitude ou si c'était la solitude qui l'avait quitté.

Jeremiah perdit, à mesure de ses errances, les notions d'humanité qui l'avait abrité. Il développa une profonde empathie pour ces êtres sans vie et oublia comment rire, comment pleurer, comment hurler de rage. Ne l'animait bientôt plus que des sentiments de contemplation et une vague sensation de paix. Il découvrit, à mesure qu'il perdait l'âme heureuse, de nouveaux pouvoirs. Il entra en symbiose avec ces esprits qui animaient le New-York d'outremonde et s'ouvrit à de nombreuses perspectives. Cependant, malgré toutes les expérimentations, jamais Jeremiah ne réussit à franchir le grand portail qui définissait l'entrée de la ville et le début du royaume des limbes. Comme paralysé et trahi par son propre corps, ses tentatives furent toutes vaines et il abandonna bien vite en songeant qu'il ne connaîtrait jamais rien d'autre que ce monde physique et terrestre. Si l'on dit que la vie spirituelle est le commencement de tout, il décida de nourrir une amertume et une jalousie haineuse mais néanmoins tacite envers les mortels.

Lorsque Jeremiah eut tout oublié du monde des vivants et qu'il n'eut plus rien à découvrir de celui dont il était devenu le maître, il prit la décision qu'il pourrait revenir dans celui des vivants. Tout n'avait été qu'instinct. S'il se pensait capable de rentrer chez lui, alors il devait forcément l'être. Il tenta de nombreuses téléportations infructueuses qui le menèrent une fois sur deux à se noyer dans les eaux calmes des îles de la ville. C'est une nuit glaciale que Jeremiah ferma les yeux. Se concentra. Et lorsqu'il les rouvrit, qu'il redécouvrit les notions de couleurs et de vie. Après ce qui lui semblait des millénaires et qu n'avait été en réalité qu'une petite centaine d'année.

La redécouverte du monde des vivants l’entraîna d'abord dans une euphorie étrange et inconnue. Ce qu'il avait vécu comme un humain n'était plus grand chose face à ses longues méditations dans le royaume des morts. Ce qu'il avait apprit au cours de son éducation de jeune mortel n'était qu'un lointain souvenir paisible et prospère. Jeremiah expérimenta. D'abord, les plaisirs humains. Puis, ceux des jeux. La nourriture avait gardé un goût presque intact dans sa bouche de nécrovoyageur. L'alcool était tout aussi amer. La sensualité n'avait guère changée. Mais, qu'importe ses déboires, il n'en gagna aucune satisfaction. Aucune véritable satiété. Il s'en désintéressa très vite. Et visita ce qui lui semblait être le futur. Les métros, les trains, la technologie. C'était si beau qu'il en aurait presque pleuré. Cependant, il idéalisa beaucoup son retour et sa solitude fut plus grande encore, au milieu des vivants qui ne prêtèrent aucune attention à ses extravagances. Il ne passa que quelques jours, à errer au milieu des cohues bruyantes, des chahuts injurieux, des klaxons agressifs et des foules grégaires, avant de tomber dans une mélancolie mortelle. Tout lui semblait démesuré, agaçant, irritant, vain et inutilement capricieux. Tout était violent, malveillant, triste et pernicieux. Il était loin de ses esprits calmes et désintéressés, dont les seules préoccupations étaient de savoir vers quel vent mener leurs errances. Il ne l'aurait jamais pensé : L'outremonde lui manquait.

Jeremiah traverse le grand hall du bâtiment. Un lustre de cristal domine tout et de grandes tapisseries de luxes ornent les murs du grand hôtel. Une foule s'amasse devant l'accueil. Un agent de sécurité empêche les débordements lorsque, usé par l'attente, un client décide de prendre le pas et de s'imposer. Jeremiah longe la queue en observant chaque visage. Beaucoup d'entre eux ne le remarquent pas. D'autres tournent subrepticement la tête vers lui, grimacent puis se concentrent de nouveau sur leur patience.

Jeremiah l'avait remarqué depuis un long moment. Depuis qu'il est arrivé, en vérité. S'il n'impose pas sa présence, il lui semble que personne ne la remarque. Comme un fantôme.

Il arrive à l'accueil et regarde le travail de la réceptionniste. Se penche sur elle.

- Je peux faire quelque chose pour vous, monsieur ?

Le client soupire. La réceptionniste ne se tourne même pas vers lui pour poser sa question. Jeremiah reste interdit quelques secondes. Il ne s'attendait pas à sa réaction. Mais, peut-être s'est-il penché un peu trop. Il jette un regard vers la file d'attente. Personne ne semble s'en énerver. Un signe d'exaspération, puis plus rien. Un ange passe avant que Jeremiah n'ose s'adresser à la réceptionniste.

- J'aimerai... Euh. Avoir le numéro de chambre de... Il réfléchit une seconde. Robert Flitz. S'il vous plait...
- Robert Flitz, bien sûr... C'est la 408. Cinquième étage.
- Merci.

Jeremiah s'éloigne sans comprendre. Les mathématiques interdiraient ce genre de coup de chance. Robert Flitz... Un nom qui est venu parfaitement par hasard à lui et dont, à présent, le numéro de chambre l’obsède. Il hésite longtemps avant de partir.

- Et bien ? Tu ne vas pas le voir ?

Cette voix, il la reconnaîtrait entre mille. Une voix triomphante et claire, au milieu du mutisme des Enfers. En se retournant, Jeremiah reconnait le visage impassible de Raguel. Il le fixe un long moment avant de comprendre que sa présence n'est pas si importante. Ce qui est important, songe-t-il, c'est de savoir qui est Robert Flitz. Alors, sans un mot, Jeremiah se dirige vers l'ascenseur. Dans son dos, la présence presque divine de Raguel le rend nerveux. Comme si le monde entier le regarde. Mais, seul lui fait réellement attention à ses gestes. Jeremiah songe qu'il n'est pas là par hasard.

- Tu t'amuses bien, avec tes nouveaux pouvoirs ?
- Vous m'avez suivi...?
- Non. J'ai d'autres chats à fouetter. Non... Tu as juste pris tes fonctions un peu trop rapidement...
- Mes fonctions ...?

Ding !

L'ascenseur s'arrête. Raguel, d'un geste de la main poli et courtois, l'invite à ouvrir la marche. Jeremiah hésite. Puis, il avance dans le couloir. Il a tellement de questions. Sur ce qu'il a vu, ce qu'il sait, ce qu'il est capable de faire... Il sent que Raguel possède les réponses.

Ils arrivent ensemble à la porte 408. Ecrit en jolies lettres dorées. Jeremiah s'apprête à ouvrir la poignée de porte mais, son homologue l'en empêche. Il pose une main paternelle sur la sienne.

- Non. Nous ne voulons pas être remarqués. Quoiqu'il se passe, à l'intérieur, ne dit rien. Ne touche à rien.

A ces mots, Raguel entraîne Jeremiah vers la porte, sans l'ouvrir. Et sans qu'il ne s'en rende réellement compte, ils arrivent à l'intérieur de la chambre. Un grand salon impérial et luxueux dans lequel un homme d'une cinquantaine d'années se rase, serviette à la taille. Il passe devant les deux esprits mortuaires mais ne fait pas attention à eux. Raguel lui fait signe de se taire. Jeremiah comprend sans se l'expliquer. Il a l'étrange impression de redécouvrir des choses qu'il sait déjà. Comme la réminiscence de vies antérieures. Ca lui est insupportable mais il se tait. Et observe. Ils se dirigent ensemble vers la salle de bain où Robert Flitz continue de se faire une toilette extrêmement soigneuse. Il se rince le visage, se le sèche. Puis, commence a s'habiller d'un costume noir. Il se parfume. Termine de coiffer ses cheveux en arrière. Il a des gestes lents. Si paisibles. Si calmes. Il tend le bras vers un flacon de pilules. Puis retourne sur le lit. Jeremiah commence à comprendre.

Robert, toujours de cette lenteur paresseuse, comme si le temps ne l'attendait plus, que plus rien n'importait, avale le contenue du flacon. Une pilule à la fois. Il le repose. Croise les mains sur son ventre. Et ferme les yeux.

En temps normal, Jeremiah le sait, il aurait paniqué. Il aurait voulu appeler la police, les urgences. Sauver cet homme, nom de Dieu ! Mais, alors que la respiration du vieil homme se fait de plus en plus difficile, Jeremiah sent en lui un soulagement bizarre. Il se tourne vers Raguel qui observe ce manège avec un calme olympien. Pour toute réponse :

- Suis-moi.

Il n'a que le temps de cligner des yeux pour cela. Leur destination, il la reconnait. Les couleurs grises, ce silence si particulier. Il ignore comment mais ils sont retournés dans l'outremonde. Et Robert, allongé sur son lit, se réveille lentement de sa mort. Il se redresse. Regarde les deux hommes lui faire face.

- Je... C'est fini...?

Raguel lui sourit. Et acquiesce.

- Oui, c'est fini. Je suis Raguel. Je vais vous guider jusqu'à votre prochaine destination, si vous le voulez bien.

Le cinquantenaire hoche timidement la tête avant de se lever. Puis, regarde Jeremiah.

- Et lui ? Qui c'est ?

Raguel observe Jeremiah. Une seconde qui parait des minutes. Il se retourne ensuite vers Robert. Jeremiah ignore tout ce qu'il doit faire ou dire. La situation le dépasse. Alors Raguel répond pour lui.

- Mon assistant et mon apprenti.

Jeremiah resta des années auprès de son mentor qui lui offrit tout le savoir dont il avait besoin. Rejoignant la théorie à la pratique, Jeremiah resta quelques temps en retrait, dans la plus passive observation avant que Raguel n'accepte que Jeremiah officie de lui-même. Jeremiah apprit à reconnaître ses clients. A forcer la mort lorsqu'elle était nécessaire. A maîtriser des pouvoirs de plus en plus grands et à prendre la mesure de toutes ses responsabilités. Nouvel ange de la Mort, son agent et son secrétaire, il apprit à calquer ses opinions à celles de Raguel. Comme un enfant qui adopte les idées de son père, Jeremiah adoptait ses manies, ses positions et ses discours. Très vite, il put se défaire de l'autorité de son maître pour enfin prendre ses véritables fonctions.

Comblé, utile au monde et soutenu par la présence de son collègue, Jeremiah songea que la mort était une chose bien plus douce qu'il ne se l'était imaginé. Chaque jour se ressemblait mais chaque jour se voulait différent. Les deux spectres funèbres s'amusaient à se raconter leur journée respective, se moquant des perles qu'ils avaient dû raccompagner jusqu'aux limbes. Se rassurant l'un l'autre de leurs échecs. S'entraidant lorsque, lors de leur traversée, ils rencontraient des esprits bien plus belliqueux que les pauvres ombres qui avaient fini par ne plus jamais leur poser de problème.

Raguel n'avait jamais rencontré d'autres anges de la mort. Il s'était, un jour, réveillé dans cet outremonde et n'avait jamais eu personne pour le guider. Ce qu'il avait appris, il l'avait appris seul. C'est ainsi que, tout comme Jeremiah, il découvrit que son esprit était déjà rempli de toutes les informations indispensables à son métier. A sa nature. Comme quelque chose d'inné, il n'avait eut qu'à suivre son instinct pour résoudre les plus grosses interrogations de son esprit. Il lui expliqua combien la solitude l'avait pesé. Combien son humanité avait pris cher pour survivre à la folie. Il n'avait été plus que l'ombre de lui-même. L'apparition de Jeremiah l'avait d'abord troublé. Il n'avait jamais eut à gérer un cas qui n'avait pas de date de décès. Qui ne pouvait pas franchir les grilles des limbes. Alors, de loin, il l'avait observé. Il avait regardé son évolution à travers l'outremonde. Et l'avait senti traverser la frontière du monde des morts à celui des vivants. Il n'avait alors eut qu'à suivre ce que son esprit lui imposait pour comprendre que Jeremiah avait été choisit par la Mort. Car, la Mort, jamais ne se présentait à ses agents. Tout du moins, en des siècles d'existence, il ne l'avait jamais rencontré. Elle parlait à travers lui par des images, des idées, des réflexions et des sons. Elle lui apparaissait par des signes ou envoyait des esprits blancs pour le guider à travers l'outremonde. Parfois, Raguel se demandait si la Mort n'était pas seulement une force intelligente dont les anges pouvaient puiser leur pouvoir. Ou était-ce simplement Dieu ? Impossible d'être sûr. Puisque jamais il ne leur avait été possible de traverser les limbes. Et jamais, il ne leur sera possible. Lorsque Jeremiah lui demanda qui était là, avant lui, Raguel répondit qu'il l'ignorait. Qu'il était probable qu'il fut le premier ange de cette ville puisqu'il était mort à une date proche de sa fondation.

Durant des années, Raguel et Jeremiah furent un duo efficace, soudé et bienveillant. La notion de famille était quelque chose de très loin des préoccupations de Jeremiah. Mais, un amour proche de celui que l'on porte à son propre frère avait naquit, sans qu'il ne s'en rende compte.

Un jour, la Porte s'ouvrit. Et quelque chose, au loin, apparut, aux yeux de Raguel, que Jeremiah ne voyait pas. Raguel avait comprit. Jeremiah ne voulait pas. Il se laissa mollement prendre dans les bras de son ami. Et le fixa avec de grands yeux, sans rien dire. Il le regarda s'éloigner, dans le désert des limbes. Envieux, désespéré, seul. Abandonné, encore une fois. Jeremiah versa la dernière larme d'humanité qu'il lui restait. Puis, sans plus de cérémonie, s'en retourna à son travail.

Humains comme créatures magiques, tout ce qui vit à New-York, passe sous l'oeil attentif d'un être impartial. Juste. D'un ange sans loi, ni humanité. Rien, mortel comme immortel, n'est protégé. Là où Jeremiah passe, la Mort ne tarde jamais. Il est l'ombre de cette ville, le spectre qu'on ne voit jamais mais qui rôde et récolte la mort.

Il ne compte plus combien d'année il officie dans la ville. Dans sa ville. Il fait juste son devoir et, lorsque le temps le lui permet, s'offre le luxe d'observer de loin l'humanité qui s'agite et se débat dans son grand vide.

Combien sont-ils, ces chasseurs, ces héros du bien et de la lumière, à tenter d'arrêter son inéluctable travail ? Haït de ceux qui connaissent son existence. Invisible pour le reste du monde. Jeremiah est cet être sans bannière qui ne peut être ni corrompu, ni acheté, ni convaincu. Seul, face au reste du monde.

Mais, les hommes sont de plus en plus nombreux. Vivent de plus en plus longtemps. Et il sait, au fond, que l'humanité en est à ses dernière heures de prospérité. Il sait, au fond, qu'il observe les dernières heures d'insouciance de sa propre espèce. Et c'est avec toute son impartialité qu'il regrette ce simple fait et soupire son deuil, d'avance. Sans doute cela lui offrira-t-il une place pour la traversée du Désert, au jour du Jugement Dernier, qui s'avance à grand pas.

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Dernière édition par Jeremiah D. le Sam 16 Avr - 23:21, édité 11 fois
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Victoria Sword
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyVen 15 Avr - 6:55

Bienvenue ^_^
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Riley Emrys
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyVen 15 Avr - 9:08

Encore un de repéré XD C'est tout à fait le genre de perso que tu aimes faire psycholow ^^



- Bienvenu/e -



Bienvenu à toi cher nouveau membre ^^ Si tu as des questions, n'hésite pas à mpotter le staff il se fera un plaisir de te répondre ^^

Au cas où tu aurais oublié de lire certains points, tu trouveras le règlement ici, le contexte ici, les bottins ici et les annexes ici.

Et n'oublie pas de poster de nous signaler ici lorsque ta fiche sera terminée ^^

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Jeremiah D.
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyVen 15 Avr - 10:48

Ehehe, je suis tellement grillé à des kilomètres avec ce genre de perso, en même temps...

Merci pour l'accueil, les filles !
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Peter A. Grayson
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyDim 17 Avr - 14:53

- Congratulation !!!!!!!!!!-



Rien à dire sur ton histoire ^^ j'adore et ton personnage est vraiment intéressant ^^

Félicitation à toi ! Te voilà désormais validé(e) et à présent prêt(e) pour de nouvelles aventures ! N'oublie pas de recenser ton avatar ici ou ton personnage (contes & légendes) ici, aller réclamer tes points ici, demander un lieu ici et je te souhaite un très bon jeu ! ^^ On se reverra peut-être pour un petit lien ou un rp ! Wink


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Jeremiah D.
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyDim 17 Avr - 15:13

Merci. Au plaisir d'un lien ou d'un RP avec ton ou tes perso.
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Peter A. Grayson
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyDim 17 Avr - 15:13

je serai ravi pour un rp avec mon petit peter ^^
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyDim 17 Avr - 15:15

Super. On peut s'organiser ça par MP, si a te tente. (En attendant que je poste ma fiche de lien/RP.)
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Arthur S. Holmes
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MessageSujet: Re: Hickory dickory dock...   Hickory dickory dock... EmptyDim 17 Avr - 21:21

Fuyons !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Heu.... ^^ Salut Very Happy Bienvenue vieux machin !
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